La 22e édition du Festival International du Film de Marrakech (FIFM), qui se déroule du 28 novembre au 6 décembre 2025, confirme une tendance lourde : l’hégémonie esthétique de la tenue traditionnelle marocaine. Dès la cérémonie d’ouverture, le caftan marocain brille sous les projecteurs, s’imposant comme le choix vestimentaire incontournable pour les stars nationales. Loin d’être un simple repli identitaire, cette omniprésence sur le tapis rouge démontre la vitalité d’une haute couture qui allie patrimoine séculaire et glamour contemporain.
Un tapis rouge dominé par l’élégance marocaine
Le coup d’envoi du festival, donné le vendredi 28 novembre, a offert un véritable défilé de mode in situ. Alors que les invités internationaux arboraient smokings et robes de soirée occidentales, les actrices marocaines ont capté l’attention des photographes grâce à des créations d’une grande richesse. Des figures populaires telles que Bouchra Ahrich, Majdouline Idrissi, Ibtissam Laaroussi, Qamar Essaadaoui et Ahlam Zaimi ont fait sensation lors de leur montée des marches.
Leurs tenues, rivalisant de broderies complexes et de tissus nobles, ont transformé le parvis du Palais des Congrès en une vitrine vivante du savoir-faire des maâlems. En choisissant ces pièces d’exception pour un événement couvert par la presse mondiale, ces personnalités affirment que le caftan marocain brille au même niveau de prestige que les grandes maisons de luxe internationales. Cette visibilité, amplifiée par les réseaux sociaux, renforce le statut du festival comme l’un des rares événements de classe A où la mode locale dicte ses propres codes d’élégance.
Raouya, l’icône à l’honneur
Cette édition 2025 revêt une dimension symbolique particulière avec l’hommage rendu à l’actrice Raouya. Figure emblématique du cinéma marocain, connue pour ses rôles puissants et sa voix singulière, elle rejoint le cercle très fermé des personnalités honorées cette année, aux côtés de la star américaine Jodie Foster, du réalisateur mexicain Guillermo del Toro et de l’acteur égyptien Hussein Fahmy.
La consécration de Raouya place l’authenticité marocaine au cœur de la programmation. Sa présence incarne une élégance racée, loin des artifices, où le vêtement traditionnel accompagne la stature de l’artiste. À travers elle, le caftan marocain brille non pas comme un costume de scène, mais comme l’expression d’une dignité culturelle assumée. Cet hommage rappelle que le FIFM est aussi une plateforme de célébration pour les talents qui ont façonné l’histoire du cinéma national.
Le caftan, atout majeur du soft power culturel
Le Festival International du Film de Marrakech dépasse largement le cadre cinématographique pour devenir un instrument de diplomatie culturelle. Sous la présidence du jury confiée cette année au réalisateur sud-coréen Bong Joon Ho, lauréat de la Palme d’or et de l’Oscar pour Parasite, l’événement attire les regards du monde entier. Dans ce contexte cosmopolite, le caftan agit comme un marqueur visuel puissant, distinguant immédiatement le Maroc sur la carte médiatique.
L’adoption de cette tenue par les élites culturelles lors des soirées de gala témoigne d’une stratégie de « soft power » efficace. Le vêtement ne se contente plus de paraître ; il raconte une histoire de transmission et d’excellence artisanale. Alors que le caftan marocain brille sur le tapis rouge, il véhicule l’image d’un Royaume moderne qui valorise son héritage immatériel, transformant chaque apparition publique en une affirmation de souveraineté culturelle.

