Casa We Art 2025 : tremplin des jeunes talents à Casablanca

Casablanca, décembre 2025. La métropole blanche réaffirme avec vigueur son statut de capitale culturelle en déployant la seconde édition de son événement phare dédié à la jeunesse créative. Casa We Art s’impose désormais comme le rendez-vous incontournable pour la détection et la valorisation des talents locaux, transformant la ville en une véritable scène à ciel ouvert où dialoguent tradition et modernité. Orchestrée par la Commune de Casablanca en étroite collaboration avec la Société de Développement Local (SDL) Casablanca Events & Animation, cette manifestation dépasse le simple cadre du divertissement pour structurer durablement le paysage artistique régional.

Une plateforme d’excellence pour la jeunesse casablancaise

L’ambition affichée par cette seconde mouture est claire : offrir un espace d’expression structuré et rigoureux aux jeunes créateurs âgés de plus de 18 ans. Loin des projecteurs éphémères, l’initiative vise à ancrer la pratique artistique dans un parcours d’excellence, en mettant en lumière ceux qui feront la scène culturelle de demain. La ville, souvent perçue uniquement sous son prisme économique, dévoile ici son âme vibrante à travers une mobilisation massive de ses quartiers et de ses institutions universitaires.

Un spectre artistique multidisciplinaire

La richesse de Casa We Art réside avant tout dans l’éclectisme de sa programmation, conçue pour embrasser la diversité des expressions contemporaines et traditionnelles. Les compétitions, divisées en volets officiels et universitaires, couvrent un large éventail de disciplines qui reflètent le foisonnement créatif marocain. Les arts de la scène occupent une place de choix, avec des catégories dédiées au théâtre collectif, où la dramaturgie locale est revisitée, et à la musique, qu’il s’agisse de chant moderne ou de performances instrumentales. Cette ouverture permet de capter l’énergie brute des conservatoires comme celle des artistes autodidactes.

Parallèlement, les arts visuels et plastiques bénéficient d’une vitrine exceptionnelle. Peinture, sculpture et céramique côtoient des formes plus modernes telles que la photographie d’art et la vidéo, incluant le film documentaire et les arts numériques. Cette cohabitation des genres témoigne d’une volonté de ne pas hiérarchiser les pratiques. L’intégration de disciplines techniques comme le design graphique ou la calligraphie arabe souligne également l’importance accordée au patrimoine immatériel revisité par une touche contemporaine. Chaque candidat, qu’il manie le pinceau ou la caméra, trouve ici un terrain fertile pour confronter son œuvre au regard du public et des pairs.

De la détection à la professionnalisation

Au-delà de la simple compétition, le dispositif se distingue par son exigence qualitative. La sélection des lauréats ne repose pas sur le hasard, mais sur l’évaluation pointue de jurys composés de professionnels reconnus, d’artistes confirmés et d’experts académiques. Cette rigueur garantit non seulement la crédibilité des prix décernés, mais assure surtout un retour critique constructif pour les participants. L’objectif est de repérer les potentiels bruts et de leur offrir les clés d’une carrière pérenne.

Le processus de sélection, qui s’étend sur plusieurs jours en ce mois de décembre, agit comme un filtre révélateur. Les jeunes talents, souvent isolés ou manquant de réseaux, accèdent grâce à Casa We Art à une visibilité institutionnelle précieuse. Les lauréats ne repartent pas uniquement avec une distinction honorifique ; ils intègrent un écosystème où la reconnaissance officielle sert de tremplin. En valorisant l’excellence technique et l’originalité artistique, les organisateurs envoient un signal fort : l’art est un métier, et Casablanca entend fournir à ses enfants les moyens de l’exercer avec dignité et professionnalisme.

L’ambition d’une politique culturelle structurante

Ce festival s’inscrit dans une vision politique globale portée par le Conseil de la ville. Il ne s’agit pas d’un événement isolé, mais d’une pierre angulaire dans la stratégie de développement territorial de la région Casablanca-Settat. En investissant dans le capital humain, les autorités locales reconnaissent la culture comme un levier de cohésion sociale et de développement économique.

Une synergie institutionnelle au service de l’art

La réussite de cette édition 2025 repose sur une mécanique organisationnelle bien huilée. Le partenariat entre la Commune et la SDL Casablanca Events & Animation illustre une gouvernance culturelle moderne, capable de mobiliser des ressources logistiques et financières conséquentes. Le soutien de la Direction Régionale de la Culture vient renforcer cette assise institutionnelle, assurant une cohérence avec les orientations nationales en matière de sauvegarde et de promotion du patrimoine.

Cette synergie permet de déployer l’événement dans des lieux emblématiques de la ville, transformant des espaces administratifs ou publics en galeries et scènes de spectacle. Abdelatif Naciri, vice-président du Conseil de la ville chargé des affaires culturelles, ainsi que Mohamed Jouahri, directeur général de la SDL, incarnent cette volonté de décloisonner l’accès à la culture. En fédérant les acteurs publics autour d’un projet commun, Casa We Art démontre que la culture n’est pas une variable d’ajustement budgétaire, mais un investissement stratégique pour l’attractivité territoriale.

Casablanca, incubateur de talents

En définitive, cet événement cristallise le nouveau visage de Casablanca. Si la ville est le poumon économique du Royaume, elle aspire légitimement à en devenir le cœur battant artistique. L’effervescence observée durant ces journées de compétition témoigne d’une jeunesse en quête de sens et de reconnaissance. En leur offrant cette tribune, la métropole ne se contente pas de consommer des œuvres ; elle en produit.

L’impact de cette initiative dépasse les frontières de la ville. En documentant et en archivant les prestations, en médiatisant les parcours des vainqueurs, l’événement contribue à la mémoire culturelle du pays. Il prépare le terrain pour que ces artistes émergents puissent, demain, représenter le Maroc sur les scènes internationales. La ville blanche confirme ainsi qu’elle est un terreau fertile, un incubateur où l’audace créative est non seulement tolérée, mais célébrée et accompagnée vers les sommets.