Pavillon Hassan II à Séville : un mémorandu pour sa préservation

En marge de la 20e édition du Festival des Andalousies Atlantiques à Essaouira, un mémorandum d’entente a été signé pour la préservation et la réhabilitation du Pavillon Hassan II à Séville. Cet acte lance la restauration d’un joyau architectural, symbole vivant des liens profonds qui unissent le Maroc et l’Andalousie.

Un mémorandum d’entente scellé à Essaouira

C’est dans l’atmosphère unique du Festival des Andalousies Atlantiques, qui célèbre les héritages partagés, que cet engagement a été officialisé, conférant à l’événement une dimension hautement symbolique.

Les détails de l’accord pour la préservation

L’accord a été conclu entre plusieurs institutions marocaines et andalouses, notamment le ministère marocain en charge de l’Artisanat, la Fondation des Trois Cultures de la Méditerranée et la Maison de l’Artisan. Les signataires s’engagent à collaborer étroitement pour la restauration du pavillon. Le projet inclut non seulement la réhabilitation de la structure, mais aussi la promotion des savoir-faire artisanaux marocains et andalous à travers des échanges d’experts.

Des acteurs de premier plan

La cérémonie de signature a réuni des personnalités clés, dont André Azoulay, Conseiller de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, et Patricia del Pozo Fernández, Conseillère à la Culture du gouvernement régional d’Andalousie. M. Azoulay a qualifié cet accord de « tournant historique dans la construction de nouveaux ponts entre les deux rives ». De son côté, Mme del Pozo Fernández a décrit le pavillon comme un « joyau patrimonial » dont la restauration renforcera les liens culturels entre les deux régions.

Le pavillon Hassan II : bien plus qu’un bâtiment, un héritage

Construit il y a plus de trente ans, le Pavillon Hassan II est l’un des rares témoins encore actifs de l’Exposition Universelle de 1992, un événement qui a marqué l’histoire de Séville.

Un joyau de l’Exposition universelle de 1992

Le pavillon fut érigé pour représenter le Maroc lors de l’Expo ’92, dont le thème était « L’Ère des Découvertes ». Conçu par l’architecte Michel Pinseau, également créateur de la mosquée Hassan II de Casablanca, il se distingue par son architecture audacieuse inspirée des traditions marocaines. Il est reconnu pour son plan en étoile à huit branches, son dôme impressionnant et la finesse de ses décorations.

Une vitrine du savoir-faire artisanal marocain

Véritable ambassadeur de la culture marocaine, le bâtiment est une célébration des arts traditionnels. Ses murs sont ornés de zelliges colorés, de bois de cèdre sculpté et de stucs ciselés avec une minutie exceptionnelle. Chaque recoin du pavillon, de ses patios à ses fontaines, reflète l’excellence des maîtres-artisans du Royaume. Avec le temps, ces éléments délicats se sont dégradés, rendant une restauration indispensable.

Quel avenir pour le pavillon ? Un projet culturel ambitieux

La restauration va au-delà de la simple préservation. Elle vise à insuffler une nouvelle vie au pavillon pour en faire un pôle culturel encore plus dynamique et rayonnant.

La renaissance d’un centre culturel

La vision pour le futur est claire : transformer le Pavillon Hassan II en un lieu de vie, d’échange et de création. L’objectif est de renforcer sa vocation de centre dédié à la promotion de l’artisanat et au dialogue interculturel. Des événements, comme une « semaine du Maroc » annoncée par la partie andalouse, sont déjà envisagés pour animer le lieu et y célébrer la richesse des traditions marocaines.

Le rôle clé de la Fondation des Trois Cultures

Le pavillon abrite le siège de la Fondation des Trois Cultures de la Méditerranée, un acteur essentiel du dialogue entre les peuples. Cet accord vient consolider son rôle de « passerelle culturelle et humaine entre les deux rives ». Le bâtiment rénové offrira un cadre exceptionnel pour accueillir les expositions, les concerts et les conférences organisés par la fondation.

Le Festival des Andalousies Atlantiques, écrin d’une annonce symbolique

Le choix d’Essaouira et de son festival pour annoncer cet accord n’est pas anodin. Il ancre cette initiative dans une longue histoire d’amitié et de coopération.

Essaouira-Séville, un dialogue naturel

Le Festival des Andalousies Atlantiques est, par essence, le lieu où les mémoires et les musiques du Maroc et de l’Andalousie se rencontrent et fusionnent. En accueillant cette signature, le festival a une fois de plus démontré qu’il est un puissant catalyseur de projets tournés vers un avenir commun.

De la croix du Christ au pavillon : une histoire de coopération

André Azoulay a rappelé que ce projet de coopération fait écho à un autre geste symbolique fort : la fabrication par des artisans souiris d’une « Croix du Christ » pour une confrérie de Séville. Cette anecdote illustre la profondeur des liens de respect mutuel et de dialogue interreligieux qui unissent les deux communautés et qui ont pavé la voie à cet accord pour le Pavillon Hassan II, Festival des Andalousies Atlantiques.

La signature d’un mémorandum d’entente à Essaouira marque le début d’un nouveau chapitre pour le Pavillon Hassan II de Séville. Plus qu’une simple rénovation, c’est la réaffirmation d’une amitié historique et la promesse d’un avenir culturel partagé. Ce joyau du patrimoine marocain en terre andalouse est destiné à briller de nouveau, comme un phare du dialogue entre l’Afrique et l’Europe.