L’effervescence est palpable aux abords de l’hippodrome de Casablanca-Anfa. Ce week-end des 22 et 23 novembre 2025, la ville blanche ne vibrera pas uniquement au rythme de son activité économique habituelle. Elle s’apprête à devenir, le temps d’un week-end, l’épicentre mondial de la filière équine. La 11e édition du Morocco International Meeting (MIM) dépasse largement le cadre de la simple compétition sportive. C’est une célébration fastueuse, un hommage vibrant à une tradition séculaire qui lie intimement le Royaume du Maroc au cheval. Alors que les projecteurs se braquent sur la piste, décryptage d’un événement qui positionne le Maroc comme une nation incontournable sur l’échiquier équestre mondial.
Le MIM Casablanca : Une vitrine prestigieuse pour le patrimoine équestre
Au Maroc, le cheval est bien plus qu’un animal de rente ou de loisir ; il est une composante essentielle de l’identité nationale, célébrée dans les arts, les mousses de Tbourida et désormais, sur les pistes de course internationales. Le MIM Casablanca incarne cette volonté de préserver et de sublimer cet héritage.
La Société Royale d’Encouragement du Cheval (SOREC), organisatrice de l’événement, ne s’y trompe pas. Sa mission dépasse la simple gestion des paris : elle vise la professionnalisation de toute une filière et la sauvegarde de la race. Omar Skalli, Directeur Général de la SOREC, souligne régulièrement que ce meeting est un levier de développement économique et culturel majeur. En hissant les standards d’organisation au niveau des plus grands prix européens, le MIM offre une vitrine exceptionnelle au « Made in Morocco ».
Cette année, l’événement prend une dimension diplomatique supplémentaire. L’élection récente de Hicham Debbagh, Directeur adjoint de la SOREC, au poste de Vice-Président de la Fédération Internationale des Courses de Pur-Sang Arabe (IFAHR), témoigne de la crédibilité croissante du Royaume. Le sport devient ici un vecteur de « Soft Power », affirmant le savoir-faire marocain en matière d’élevage et d’organisation.
L’Édition 2025 en chiffres et en nations : Le monde à l’hippodrome d’Anfa
Si les éditions précédentes ont posé les jalons, le cru 2025 confirme la maturité du MIM Casablanca. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : pour cette 11e édition, ce sont 13 pays en lice qui s’affronteront sur le sable d’Anfa.
L’événement réussit le tour de force de réunir des nations aux traditions hippiques très diverses. Aux côtés du Maroc, on retrouve des puissances historiques comme la France, l’Allemagne, l’Espagne ou l’Italie, mais aussi des acteurs majeurs du monde arabe comme le Qatar et la Libye. La présence de pays comme la Norvège, la Suède, la Hongrie ou la Suisse démontre l’attractivité grandissante du meeting au-delà de sa sphère d’influence naturelle.
Cette diversité ne se limite pas aux drapeaux flottant au-dessus des tribunes. Elle se reflète dans le niveau d’élite des participants. Les meilleurs jockeys et entraîneurs internationaux font désormais le déplacement, attirés par la qualité technique de la piste d’Anfa et par des allocations compétitives. Ce brassage de cultures et de techniques enrichit considérablement les professionnels marocains, créant un pont unique entre les deux rives de la Méditerranée.
Au cœur de la piste : le programme des épreuves royales
Le meeting est structuré autour de deux journées distinctes, chacune célébrant une facette de l’excellence équine. Au total, 14 courses sont programmées, dont 8 à caractère international.
Samedi : La puissance du Pur-sang Anglais
La journée du samedi 22 novembre est dédiée à la vitesse pure et à la tactique avec les courses de Pur-sang Anglais. Ces « Formule 1 » des hippodromes, connus pour leur explosivité, offriront un spectacle haletant. Le point d’orgue de cette première journée sera sans conteste le Grand Prix de S.M. le Roi Mohammed VI pour les Pur-sang Anglais. C’est l’épreuve reine, celle que tous les propriétaires et entraîneurs rêvent d’inscrire à leur palmarès. Elle requiert une préparation millimétrée, car à ce niveau de compétition, la moindre erreur de parcours se paie cash face à une concurrence internationale affûtée.
Dimanche : la noblesse du pur-sang arabe
Le dimanche 23 novembre changera de registre pour mettre à l’honneur le Pur-sang Arabe, véritable fierté nationale. Plus endurant, doté d’une élégance naturelle et d’une intelligence vive, le cheval arabe est au cœur de l’histoire marocaine.
Le programme dominical est particulièrement dense et prestigieux. Outre le Grand Prix de S.M. le Roi Mohammed VI (version pur-sang arabe), les spectateurs assisteront à trois autres épreuves majeures :
Le Grand Prix de S.A.R. le Prince Héritier Moulay El Hassan.
Le Grand Prix de S.A.R. le Prince Moulay Rachid.
Le Prix IFAHR Cup, une course qui scelle la reconnaissance internationale de la filière marocaine.
Ces courses ne sont pas que des défis sportifs ; elles sont le théâtre où s’exprime la quintessence de l’élevage, fruit de années de sélection génétique et de travail patient.
Pourquoi assister au MIM est une expérience culturelle
Il serait réducteur de voir le MIM Casablanca uniquement sous le prisme de la performance chronométrée. Se rendre à l’hippodrome d’Anfa ce week-end, c’est plonger dans une atmosphère unique où la ferveur populaire côtoie l’élégance protocolaire.
Contrairement à certains clichés élitistes, l’événement se veut ouvert et accessible. Les tribunes offrent un mélange social fascinant, typique de la métropole casablancaise. Des familles entières viennent profiter des espaces d’animation, tandis que les passionnés de la première heure scrutent les chevaux au rond de présentation, analysant la nervosité d’une monture ou la concentration d’un jockey.
La SOREC a également prévu des zones dédiées aux enfants et des animations culturelles, transformant l’hippodrome en un lieu de vie festif. C’est l’occasion idéale pour les néophytes de découvrir un vocabulaire, des codes et une esthétique — celle des casaques colorées claquant au vent — qui constituent un patrimoine vivant. Assister au MIM, c’est finalement toucher du doigt cette « culture du cheval » qui irrigue le Maroc, des montagnes de l’Atlas aux plaines du Gharb.
En onze éditions, le MIM Casablanca a réussi son pari : transformer une réunion de courses en un rendez-vous patrimonial et diplomatique de premier plan. En accueillant 13 nations et en proposant un plateau sportif d’une densité rare, l’édition 2025 confirme que le Maroc est désormais une terre de prédilection pour l’élite équestre mondiale. Au-delà des enjeux sportifs, cet événement est une invitation à célébrer une passion commune, un héritage partagé qui continue de galoper fièrement vers l’avenir. Rendez-vous est pris ce week-end à Anfa pour vivre l’histoire en direct.

