La Fondation Trois Cultures reconnue à l’UNESCO

La Fondation Trois Cultures, fruit du partenariat entre le Maroc et l’Andalousie, vient d’être reconnue comme Centre de Catégorie 2 de l’UNESCO. Une étape décisive qui consacre plus de deux décennies de projets culturels, éducatifs et sociaux, et qui renforce le rôle de l’institution dans le dialogue méditerranéen.

Une reconnaissance internationale actée à Samarcande

Une décision adoptée lors de la 43e Conférence générale

À Samarcande, la Fondation Trois Cultures a officiellement intégré le réseau des Centres de Catégorie 2 de l’UNESCO, lors d’une conférence réunissant 194 États membres et 12 associés. 
Cette décision marque un tournant pour l’institution : elle rejoint un cercle limité d’organismes reconnus pour leur expertise et leur capacité à soutenir les objectifs de l’UNESCO.

Pour l’Andalousie, c’est même une première historique, saluée par l’ambassadeur Miquel Iceta, qui rappelle que cette distinction vient “couronner 26 ans d’engagement au service du dialogue, de la diversité et du respect mutuel” .

Un statut qui s’inscrit dans une dynamique méditerranéenne

Cette reconnaissance s’ajoute à un long processus de coopération entre le Maroc, l’Espagne et la région andalouse. Elle ne représente pas seulement une étape institutionnelle : elle renforce symboliquement tout un travail engagé sur la durée, où la Méditerranée sert de cadre naturel à la rencontre et à la transmission culturelle.

Une institution façonnée par un héritage partagé

Un projet né entre Rabat et Séville

La Fondation Trois Cultures, créée en 1999 par le Maroc et la Junta d’Andalucía, s’appuie sur un socle singulier : l’héritage croisé des cultures andalouse et marocaine. Son siège, installé dans l’ancien Pavillon du Maroc de l’Expo 1992, conçu par Michel Pinseau et réalisé grâce au savoir-faire de 350 artisans marocains, illustre matériellement cette identité métissée.

Ce lieu n’est pas qu’un symbole architectural : il abrite depuis près de vingt-six ans des initiatives qui mêlent recherche, création, apprentissage et coopération.

Une mission déployée au quotidien

La vocation de la Fondation — favoriser la rencontre, la diversité et la compréhension mutuelle — se traduit concrètement par un ensemble d’actions qui lui ont donné une crédibilité solide avant même la reconnaissance de l’UNESCO.

Ses programmes linguistiques (cours d’arabe, d’hébreu moderne, de dariya ou d’espagnol), ses ateliers destinés aux femmes saisonnières marocaines travaillant en Espagne, ou encore ses projets européens (MENARA, MERE, CUDEMA…) montrent un engagement continu pour l’inclusion, la formation et l’innovation sociale.
Ce champ d’action, large mais cohérent, témoigne d’une volonté : celle de faire de la Méditerranée un espace vivant d’échanges plutôt qu’une frontière.

Ce que signifie devenir Centre de Catégorie 2 de l’UNESCO

Un rôle renforcé dans la coopération culturelle

Les Centres de Catégorie 2 accompagnent les grandes orientations de l’UNESCO dans des domaines aussi variés que la culture, l’éducation ou les sciences humaines.
En obtenant ce statut, la Fondation Trois Cultures devient un partenaire privilégié pour développer des programmes de formation, faciliter les échanges de connaissances ou soutenir des projets de préservation du patrimoine culturel .

Cette nouvelle mission ne remplace pas son identité d’origine, mais l’élargit : elle lui offre une plateforme internationale pour diffuser son expertise et renforcer ses actions dans l’espace euro-méditerranéen.

Une ouverture vers de nouvelles coopérations

La Fondation pourra désormais porter ou co-construire davantage de projets à dimension régionale et internationale. La reconnaissance de l’UNESCO donne un poids supplémentaire à ses initiatives et permet d’imaginer de nouvelles passerelles entre institutions, universités, acteurs culturels et collectivités publiques.

Une consécration saluée par les responsables marocains et andalous

Une vision commune exprimée par les co-présidents

Dans leurs déclarations, André Azoulay et Patricia del Pozo ont insisté sur la portée de cette distinction dans un contexte mondial marqué par les crispations identitaires. Selon eux, ce succès “trace la voie d’un avenir partagé” et donne au monde “un message de paix, de respect de l’altérité et de dignité humaine” .

Ce message s’inscrit dans la continuité du travail de la Fondation, qui milite depuis sa création pour faire de la diversité culturelle non pas une source de division, mais un moteur de compréhension mutuelle.

Une reconnaissance du travail accompli

Pour les partenaires institutionnels comme pour l’UNESCO, cette distinction n’est pas une simple récompense. Elle reconnaît un modèle qui, depuis plus de vingt ans, a su rendre son action visible et utile, aussi bien auprès des publics locaux que dans le cadre de coopérations internationales.

Une avancée stratégique pour la diplomatie culturelle méditerranéenne

L’intégration de la Fondation Trois Cultures au réseau des Centres de Catégorie 2 s’inscrit dans une diplomatie culturelle moderne, où le Maroc et l’Andalousie jouent un rôle essentiel. Les espaces de la Fondation — capables d’accueillir dialogues, concerts, conférences ou expositions — permettent d’en faire un lieu vivant, où la production culturelle rencontre l’engagement citoyen.

Au-delà de son rôle institutionnel, la Fondation porte désormais une responsabilité supplémentaire : contribuer à orienter, par ses actions, la manière dont les sociétés méditerranéennes réfléchissent à leur avenir commun. La distinction de l’UNESCO vient confirmer que ce travail, déjà reconnu localement et régionalement, s’inscrit désormais dans une perspective plus large.

Une nouvelle étape dans l’histoire de la Fondation Trois Cultures

Devenue Centre de Catégorie 2 de l’UNESCO, la Fondation Trois Cultures entre dans une nouvelle phase de son histoire. Cette reconnaissance vient consolider un engagement ancien et efficace, et ouvre la porte à de nouvelles ambitions, à la fois méditerranéennes et internationales.

Elle restera fidèle à sa mission : défendre la diversité, encourager la connaissance mutuelle et offrir à la Méditerranée un espace où ses cultures peuvent continuer à dialoguer.