Le ministère de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication organise la première édition du Forum national des conservatoires de musique et d’art chorégraphique. Cet événement se tiendra du 4 au 6 novembre 2025 à Bouznika. Il rassemblera plus de 500 professionnels du secteur pour débattre et structurer l’avenir de la formation artistique au sein du Royaume.
Un rendez-vous pour la structuration de la culture marocaine
Cet événement a pour objectif de rassembler les directeurs d’établissements, les cadres pédagogiques et le personnel administratif des conservatoires du pays. L’objectif affiché par le ministère est d’établir un diagnostic partagé et de définir une feuille de route pour le secteur. Il s’agit d’une démarche de concertation visant à harmoniser les pratiques et à élever le niveau général de l’enseignement artistique, qui est aujourd’hui confronté à une hétérogénéité de fonctionnement selon les régions, constate le ministère.
« Vers une gouvernance efficace » : un thème pour l’action
Le thème officiel, « Vers une gouvernance efficace et renouvelée pour les conservatoires de musique et d’art chorégraphique », met l’accent sur la nécessité d’une meilleure coordination. L’ambition affichée est de passer d’un ensemble d’initiatives locales à un système national cohérent, doté d’objectifs et de standards communs.
Qu’est-ce que le Forum national des conservatoires ?
Ce forum se présente comme une plateforme de travail. Son but est de produire des recommandations concrètes applicables à l’ensemble des conservatoires marocains. Organisé par le ministère de tutelle, l’événement réunira les acteurs de terrain pour identifier les freins existants et proposer des solutions pragmatiques. Il s’agit de la première initiative de cette ampleur pour ce secteur spécifique.
Pourquoi une vision unifiée est-elle nécessaire ?
Actuellement, les conservatoires marocains fonctionnent avec des programmes et des critères d’évaluation qui peuvent varier considérablement d’un établissement à l’autre. Cette disparité peut complexifier la reconnaissance des diplômes et la mobilité des étudiants. Une vision unifiée vise à standardiser la qualité de la formation, à garantir une équité pour les élèves sur tout le territoire et à faciliter l’insertion professionnelle des lauréats.
Au cœur des débats : 4 ateliers pour un plan d’action
Le programme du forum est structuré autour de quatre ateliers thématiques. Chacun doit aboutir à des propositions spécifiques.
Moderniser les normes pédagogiques
Ce premier groupe de travail se penchera sur le contenu des formations. Les sujets abordés incluront la mise à jour des programmes d’études, la définition d’un cadre national pour l’évaluation des élèves et le renforcement des dispositifs de formation continue pour les enseignants.
Accélérer la numérisation administrative
La modernisation de la gestion est un autre axe prioritaire. Cet atelier explorera les solutions pour digitaliser les processus administratifs, tels que les inscriptions, le suivi des dossiers des élèves et la gestion des ressources. L’objectif est d’optimiser le temps du personnel et d’améliorer le service aux usagers.
De l’académie à la scène : créer des ponts vers l’industrie culturelle
La question de l’insertion professionnelle des diplômés sera au centre de ce troisième atelier. Les discussions porteront sur les moyens de renforcer les partenariats entre les conservatoires et les acteurs du secteur culturel (festivals, orchestres, compagnies de danse) pour faciliter la transition des étudiants vers le marché du travail.
Renforcer le rayonnement des institutions artistiques
Enfin, le quatrième atelier traitera des stratégies de communication et de valorisation. Il s’agira de réfléchir aux moyens de mieux faire connaître les conservatoires, leurs missions et leurs réalisations, afin d’attirer de nouveaux publics et de renforcer leur ancrage local en tant que pôles culturels.
Un événement au-delà de la musique : contexte et portée
L’organisation de ce forum s’inscrit dans un contexte plus large de réflexion sur les politiques culturelles au Maroc.
L’enseignement musical au Maroc en chiffres
Le réseau des conservatoires représente un maillon important de l’éducation artistique, accueillant chaque année plusieurs dizaines de milliers d’élèves à travers le pays. La structuration de ce réseau est donc un enjeu significatif pour la formation de la jeunesse et la préservation du patrimoine immatériel.
Une portée symbolique
La tenue de l’événement coïncide avec les commémorations du 50ème anniversaire de la Marche Verte. Ce calendrier ancre l’initiative dans le discours national sur le développement et la cohésion territoriale, en l’associant cette fois au domaine de la culture.
Vers une standardisation de l’enseignement artistique
Ce Forum national des conservatoires de musique et d’art chorégraphique marque une volonté de l’État de reprendre en main la structuration d’un secteur clé. Les conclusions des ateliers sont attendues par les professionnels pour définir un cadre de travail modernisé et harmonisé. L’objectif est d’améliorer la gouvernance des établissements et, à terme, la qualité de la formation dispensée aux futurs artistes du Maroc.
